RuneQuest est un monument du jeu de rôle d’heroic fantasy. C’est un des ancêtres du JdR, paru en 1978. Il existait cependant déjà un monde : Glorantha, imaginé à la fin des années 60 par son créateur, Greg Stafford. RuneQuest va donc se dérouler dans un univers original et spécialement dédié.

Il y a aussi un système créé spécifiquement pour ce jeu : le Basic Role Playing. Simple et intuitif, il est basé sur des jets de pourcentages, et est depuis devenu la marque de fabrique des jeux Chaosium (l’éditeur historique de RuneQuest) qui l’a adapté pour L’Appel de Cthulhu, Stormbringer ou Hawkmoon.

Mais si le système est simple à la base, RuneQuest n’est pas un jeu d’un abord facile :

  • Les règles sont extrêmement fouillées et détaillées : il y a plusieurs types de magie, les combats sont simulés de manière très précise, la création d’un personnage est très longue car on va jusqu’à s’intéresser à ce que faisaient ses parents et grands-parents !)

 

  • Glorantha est un monde immense, cohérent, avec une histoire, des événements, des panthéons et religions très travaillés ainsi qu’un grand nombre de cultures, civilisations et races. C’est passionnant mais il faut s’y plonger un minimum pour pouvoir apprécier le jeu et jouer de façon cohérente. Il s’agit d’un monde d’heroic fantasy s’inspirant plus de l’antiquité gréco-romaine que du Moyen-Âge (même si certaines cultures s’en rapprochent). Si les noms de certaines races peuvent sembler familiers (trolls, nains, elfes) mais elles sont sensiblement différentes de ce dont on a l’habitude. Beaucoup d’autres créatures sont spécifiques à Glorantha, comme les infâmes Broos.

En termes de roleplay, RuneQuest permet aux personnages de ne pas être prisonniers de classes. Par exemple, tout le monde a accès à la magie. Même un gros bourrin en armure de plaques aura la possibilité d’apprendre des sorts s’il le souhaite. Un sorcier peut également décider de se reconvertir en guerrier ou en barde, ou vice versa, quelles que soient ses caractéristiques. Il n’y a pas de niveaux ni de points d’expérience : on progresse en fonction de ses actions et de l’entraînement qu’on peut suivre pendant et entre les scénarios.

Le jeu a été traduit en français en 1987, ainsi que de nombreux suppléments, avant d’être arrêté à la fin des années 90. Depuis 2019 il est réédité dans une nouvelle et magnifique version par Studio Deadcrow.

Pour résumer, si on veut commencer à jouer rapidement sans se prendre la tête, avec un jeu facile et un monde qui rappelle le Seigneur des anneaux, ça risque d’être un peu lourd. En revanche RuneQuest est un excellent jeu pour ceux qui veulent prendre le temps de découvrir un univers passionnant, cohérent et original dans lequel les personnages vont pouvoir vieillir et avoir des destins de grands héros.